“We make home a positive place to live”, le slogan d’Adeo en dit long sur leurs ambitions. La plateforme regroupe des entreprises telles que Leroy Merlin, Kbane, Weldom, Bricocenter, Zodio. Son but est l’amélioration de l’habitat à travers la réalisation de projets ou encore l’accompagnement clients. En connaissant les problématiques actuelles, Adeo apporte une réflexion sur l’habitat de demain. Rencontre avec Yves Bogaert, en charge de la prospective et des relations parties prenantes chez ADEO.
Quelles sont les problématiques actuelles de l’habitat ?
Au niveau international, les enjeux ne sont pas tout à fait les mêmes, mais tous les pays semblent se rejoindre sur une trajectoire commune : la sobriété. Nous assistons à une tension mondiale aujourd’hui autour de la disponibilité de l’énergie. On la croyait abondante et peu chère. Cette idée évolue, notamment dans l’habitat puisque, pour certains, le prix de la facture va se multiplier. Il y a un vrai enjeu, connu depuis longtemps, mais dont les préoccupations ressortent aujourd’hui. Pour Adeo, la priorité est l’économie d’énergie. Nous visons essentiellement les sujets autour de ce que l’on appelle “l’enveloppe”, c’est-à-dire autour de l’isolation, des fenêtres, des ouvrants. Le but est de perdre le moins d’énergie afin d’économiser. L’énergie la moins chère, c’est celle qu’on ne consomme pas. Avant de changer son énergie, il faut réduire sa consommation. “Moins je consomme, mieux ça ira”.
Au-delà des enjeux énergétiques, il y a également d’autres préoccupations dans le domaine de l’habitat. Notre but est que : “chacun puisse réaliser son rêve d’habitat”, c’est-à-dire que chacun puisse mieux habiter. Aujourd’hui, nous essayons de rendre l’habitat plus positif, qu’il soit connecté à l’environnement, qu’il le protège et qu’il consomme moins. Pour cela, il faut proposer des solutions dans le bon ordre : l’isolation, la production de chaleur... afin d’aller au maximum vers un confort et une performance de l’habitat.
Quelles sont les différences lors de la conception des habitats dans le monde ?
Nous n’habitons pas de la même manière dans des latitudes comme au Brésil ou en Pologne. S’adapter au local, c’est construire différemment en fonction des températures, des ressources. Nous savons, par exemple, qu’au Brésil le foncier est plus contraint dans les villes que dans d’autres zones du monde. De même, les pratiques constructives, le confort d’hiver et d’été, les enjeux autour des consommations d’énergie et autour de l’isolation ne sont pas les mêmes.
Comment imaginez-vous l’habitat de demain ?
L’habitat de demain est économe. C’est une maison qui s’autonomise, qui produit une partie de son énergie et collecte les eaux de pluies. Cette maison est intégrée dans son environnement. Elle est connectée à la nature et au vivant. Une relation avec la nature qui se répercute sur les activités des habitants. Ils pourraient par exemple s’occuper de plantation de végétaux.
La maison de demain est confortable et sécurisée. Nous entendons souvent que l’intérieur des maisons est plus pollué que l’air extérieur, même en ville. Pour pallier cela, l’habitat doit être construit avec des matériaux sains et non-nocifs pour la santé. Chez Adeo, nous avons identifié une liste noire de substances inacceptables. Il est également nécessaire qu’une maison soit respirante et performante.
La domotique pourra être présente, avec une possibilité de réguler son chauffage par exemple. Le digital fait partie de nos vies et on pense qu’il fera partie de l’habitat de demain.
Pensez-vous que l’on continuera à construire autant qu’aujourd’hui ?
Non, on ne peut pas continuer à construire sans limite. Il faut partir du principe que nous construisons pour 100 ans. Dans ce cas, les matériaux doivent permettre de prolonger la durée de vie de nos maisons. J’imagine aussi l’habitat de demain comme une maison qui évolue avec ses occupants. Elle pourra être remodelée dans le temps afin que l’on puisse y grandir et y vieillir sereinement. L’habitat de demain doit s’adapter à notre vie.
Pourquoi soutenir la Biennale ECOPOSS ?Chez Adeo, nous avons une vision globale, mais également une vision locale. Notre entreprise se situe près de Lille, à Ronchin. Elle est donc fortement ancrée dans ce territoire. L’Université Catholique de Lille est aussi un acteur fort de l’économie de notre agglomération. Nous sommes liés, nous participons notamment à des études communes. Ses étudiants sont nos clients et nos collaborateurs de demain. De plus, nous partageons la vision positive d’ECOPOSS. Nous voulons croire en des futurs souhaitables. La biodiversité, le climat, le “mieux habiter”, la prospective, sont des sujets qui nous touchent, voilà pourquoi nous avons décidé de soutenir la Biennale ECOPOSS. |
Elisa DESPRETZ