La low-tech peut être un appareil, un objet, un service ou un savoir-faire. On qualifie un élément de “low-tech” en fonction de la situation. D’après Clément Chabot et Pierre-Alain Lévêque, les auteurs du livre Low-tech. Repenser nos technologies pour un monde durable – Conseils et témoignages, utiliser son vélo ou les transports en communs plutôt que la voiture sur une courte distance est considérée comme une solution low-tech. Le principe ? Répondre à un besoin de manière peu onéreuse et accessible.
Mais quand on pense aux low-tech, on pense surtout à la technologie. Les low-tech sont créées à partir de matériaux réparables afin d’augmenter leur durabilité. Elles sont composées d’objets recyclés. La low-tech repose sur le principe de sobriété matérielle et la volonté de partage. Par exemple, des voisins peuvent partager des appareils électroménagers.
Je pense qu’il n’y a rien de plus moderne que la low-tech.
Pour certains la low-tech permet d’intégrer la notion d’écologie dans celle de technologie. Cette démarche a mené à la création du Low-Tech Lab par Corentin de Chatelperron en 2013. Une association aujourd’hui présente dans de nombreuses villes de France et d’Europe. Le Low-Tech Lab s’est donné une mission : recenser, expérimenter et partager les low-tech provenant du monde entier. Ainsi, ils testent la construction, la viabilité et recommandent ou non les low-tech. Les projets sont très variés comme la lactofermentation pour la conservation des légumes ou encore la fabrication d’un chauffe-eau solaire. Pour Kévin Loesle, co-fondateur du Low-tech Lab Grenoble, la low-tech « est un mode de vie, une philosophie ».
Des technologies qui solutionnent des problématiques actuelles
Par définition, la low-tech est souvent opposée à la high-tech. L’idée d’absence de modernité accompagne donc celle-ci. La low-tech va-t-elle à l’encontre de l’idée de progrès ? S’ancre-t-elle vraiment dans l’époque actuelle ? Kévin est formel : « Je pense qu’il n’y a rien de plus moderne que la low-tech ». Pour l’association, la surconsommation matérielle n’est plus adaptée face aux enjeux d’aujourd’hui.
Cette démarche participe activement au développement de la société. Elle travaille sur le recul des inégalités dans le monde. Le Low-Tech Lab de Grenoble étudie notamment la question de précarité énergétique. Plusieurs petits projets, comme l’installation d’un réducteur de débit d’eau, permettent de diminuer les difficultés de certains foyers.
Pour Kévin « la démarche low-tech n’est pas technophobe ou anti-high-tech ». Elle ne signifie pas forcément une volonté d’abolir la high-tech. Kévin assure « il y a des high-tech qui méritent clairement leur place au sein du paysage globale technologique ». Son but est d’insérer dans ce paysage plus de low-tech, ces technologies ayant des impacts économiques et environnementaux moins élevés.
L’époque des technologies moins sophistiquées
Aujourd’hui, plusieurs démarches rejoignent cette volonté de moins consommer, de vivre en sobriété. L’innovation frugale est également une approche qui se veut économique et écologique. Elle se base sur la fabrication d’appareils, d’objets avec les moyens que nous avons déjà à disposition. Le but est de garder une simplicité et de réutiliser des ressources. L’innovation frugale dépend de l’ingénierie dont fera preuve le créateur pour fabriquer lui-même l’objet qui répondra à son besoin.
Elisa DESPRETZ
Pour aller plus loin :
Low tech : définition, enjeux et acteurs - Greenly
L'âge des low tech, vers une civilisation techniquement soutenable - Philippe Bihouix
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