« Aujourd’hui, tous les petits projets ont commencé par des rêves », Martin Michaux, étudiant en 5ème année à l’ISA nous présente le sien. Il est le président de l’association le dôme. Son but ? « Fabriquer entièrement avec des étudiants un dôme géodésique » pour sensibiliser à l’agriculture urbaine. Le projet a débuté lors de la fusion des écoles d’ingénieurs ISA, HEI, ISEN en une seule entité : Junia. « On voyait nos écoles changer », alors Martin a décidé d’être acteur de ce changement en rassemblant les étudiants des 3 écoles autour d’une même ambition : le dôme.
Un dôme géodésique ? C’est une structure de 8 mètres de diamètre pour 5 mètres de haut. Rien de révolutionnaire selon Martin, « c’est un truc assez vieux, assez utilisé et qui a fait ses preuves ». Cette demi-sphère est inspirée du biomimétisme, les triangles présents sur toute la surface du dôme rappellent les formes géométriques des nids d’abeilles. Cette construction a pour objectif d’être démontable. A l’intérieur, un système démonstrateur d’agriculture urbaine en aquaponie sera visible. Un espace d’échange et de rencontre sera aussi agencé. Le dôme accueillera des étudiants du quartier Vauban, mais aussi ses habitants pour débattre sur le monde de demain. Martin nous donne un exemple de sujet « comment on fait nous, jeunes adultes, pour demain pouvoir innover et créer un monde plus durable ?».
« On est les gens du futur »
Autour de la table, il y a aussi Johanna Rodriguez, étudiante en 1ère année de cycle ingénieur à l’ISA. Tous deux nous dévoilent leur ambition. Le dôme association veut rendre légitime l’action étudiante. « On est les gens du futur », Johanna insiste sur le fait que ce sont eux qui vivront dans le futur, c’est à eux de le construire comme ils le souhaitent.
Tout le monde sera bienvenu dans ce tiers-lieu. Le dôme sera un moyen de sensibiliser à l’agriculture urbaine. Ils y trouveront des herbes séchées, des tisanes, des aromatiques fraiches. L’association a réalisé un questionnaire pour savoir ce que les étudiants aimeraient pouvoir y acheter : « Ce qui en ressort c’est des choses assez facilement consommables » d’après Martin. Grâce à cette agriculture urbaine, le dôme pourra recréer une alimentation locale.
Construire un dôme géodésique à plusieurs avantages. La luminosité apportée par les vitres, présentes sur toute la surface de la sphère, favorise la pousse des plantes. La répartition de la chaleur, grâce à la forme, est idéale.
Un système d’aquaponie est aussi en préparation. Cette méthode consiste à faire un élevage de poissons et de minéraliser leurs excréments par des bactéries. Le résultat est assimilable par les plantes. L’aquaponie est une pratique connue. L’association souhaite mêler la création d’un écosystème et la réflexion sur l’agriculture urbaine de demain. Cette technique interroge sur la question du hors-sol. Les plantes poussent traditionnellement dans la terre. Pour l’agriculture urbaine, le défi est de trouver des alternatives comme l’aquaponie dans le dôme.
Le défi de l’agriculture urbaine
Martin et Johanna nous ont présenté leur vision de l’avenir agricole. « On ne voit pas la production par aquaponie comme la solution pour nourrir l’entièreté de la planète », pour Martin l’aquaponie ne peut pas devenir un moyen à grande échelle, car le coût carbone de cette méthode reste trop important. Sa présence dans le dôme est expérimentale. L’association a essayé de réduire au maximum l’impact carbone de son projet.
C'est beau de nourrir les gens [...] c'est beau d'être agriculteur
Ce qui plaît à Martin avec l’agriculture urbaine c’est que ce sont « des espaces non-cultivables qui le deviennent parce que tu t’adaptes bien ». L’agencement est un élément très important de leur projet. Il faut organiser les plantes en hauteur avec des étages et des échelles. Dans le futur, l’agriculture urbaine devra tenir compte de l’aménagement des plantes. Maximiser l’espace permet de produire plus sans perdre de place.
Pour les deux étudiants, la nature doit être plus présente dans la ville. Johanna déplore le manque d’espace vert. Selon elle, les citadins ne réalisent pas que le contact avec la nature est bon pour la santé. Les bacs à potager en ville c’est « de la nature qui revient ». Martin insiste : « C’est fondamental que tous les gens de notre pays soient au courant de comment pousse quelque chose ». C’est ce lien entre les agriculteurs et les habitants des villes qui doit être renoué. Pour Martin, c’est une évidence : « C'est beau de nourrir les gens [...] c'est beau d'être agriculteur ».
Elisa DESPRETZ
Pour aller plus loin :
Le dôme association a fait appel à une entreprise pour développer son projet - Enactus
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