L’énergie nucléaire est au cœur des débats lorsqu’on imagine l’avenir. Et si nous commencions par revoir à la baisse notre consommation d'énergie, en adoptant un comportement plus sobre. La sobriété participe au chemin vers la neutralité carbone de 2050 visée par l’Union européenne. Selon l’association NégaWatt, la sobriété alliée à l’efficacité et à une production non-excessive participerait à une transition énergétique réaliste et soutenable.
La sobriété repose sur une transition comportementale qui permettra de réduire sa consommation énergétique. “Si je me balade dans un véhicule qui pèse deux tonnes alors que je ne pèse que 70 kg, est-ce le bon usage ?” Thierry Salomon, vice-président et porte-parole de NégaWatt, nous interpelle. Pour lui, il existe trois types de sobriété. Interroger la différence entre son poids et celui de sa voiture est une démarche de sobriété de dimensionnement. Thierry explique ensuite, qu’avant la consommation, il faut se poser la question : a-t-on vraiment besoin de ce service énergétique ? “La sobriété, c’est aussi une réflexion sur l’usage”. Enfin, la sobriété dépend également du partage, le co-voiturage ou l’autopartage participent à cette approche.
NégaWatt regroupe des professionnels de l’électricité depuis 2001. Sa mission ? Travailler pour “une transition énergétique réaliste et soutenable”. Pour cette association, cela repose sur trois piliers : la production, la sobriété et l’efficacité. Dans un logement, l’efficacité repose sur le fait d’avoir un bâtiment bien isolé. Ainsi, le maintien de la chaleur permet de ne pas gaspiller de l’énergie. La sobriété correspond à la température à laquelle l’habitant va se chauffer. L’important est de trouver un équilibre. La réflexion se porte aussi à propos du type d’énergie : fossile, renouvelable ou fissile, une énergie produite par des ressources primaires épuisables (uranium, plutonium) n’émettant pas de Gaz à Effet de Serre, mais produisant des déchets radioactifs.
Une sobriété parfois difficilement accessible
La sobriété fait donc parti d’une démarche pour lutter contre le réchauffement climatique. Pour réduire sa consommation énergétique, il faut changer ses comportements et cela n’est pas toujours possible. Thierry affirme, quand une personne veut devenir plus sobre : “l’offre en réponse n’est pas encore suffisante”. Dans son scénario de 2022, l’association expose le besoin d’insuffler de l’argent dans certains domaines comme dans les transports en commun afin que la voiture ne soit plus indispensable dans les moyennes villes. NégaWatt exprime la nécessité d’avoir plus d’offres afin que la sobriété soit une vraie option. Pour cela, Thierry suggère de “choisir une offre cohérente quand on peut le faire et de participer sur le plan politique pour que ces offres arrivent”. Thierry propose également de quantifier sa consommation : “Souvent, on consomme parce qu’on ne sait pas”.
Elisa DESPRETZ
Pour aller plus loin :
Un avenir sans nucléaire est possible selon NégaWatt - Reporterre
L'Association NégaWatt fait quatre propositions structurantes pour la transition énergétique en France - Pv magazine
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